Horloge de la Dette Publique | France

La France, cet enfer fiscal du monde développé

La France est-elle un enfer fiscal ? La réponse à cette question qui revient de façon permanente sur le devant de la scène ne fait aucun doute : la France pointe à la dernière place (38e sur 38 pays) dans le classement de la compétitivité fiscale internationale, selon la Tax Foundation. Difficile de faire pire…

Alors que les députés français, pris d’une folie taxatrice démoniaque, débattent de toutes les manières possibles d’aggraver le supplice des contribuables français, la Tax Foundation, un centre de recherche américain qui analyse les politiques fiscales aux Etats-Unis et dans le monde, publie comme chaque année son étude des systèmes fiscaux des pays de l’OCDE. Le résultat est un constat aussi accablant que sans appel : la France possède le système fiscal le moins compétitif des 38 pays et figure désormais à la dernière place de ce classement à la 38e place. Encore un triste record…

En cause, le taux d’imposition des entreprises le plus élevé de l’OCDE (36,13%), y compris de multiples surtaxes et taxes sur la production génératrices de distorsions ; une fiscalité lourde sur la propriété et les successions, les actifs bancaires et les transactions financières, en plus d’un impôt sur la fortune immobilière ; enfin, une TVA qui couvre environ 50% de la consommation finale et un seuil d’enregistrement à la TVA qui est l’un des plus élevés.

Taux élevés, complexité à tous les étages

A noter que la France, qui était déjà à la peine dans ce classement l’an dernier (36e sur 38), recule en raison de l’ajout en 2025 d’une surtaxe sur les profits des grandes entreprises qui a porté ainsi le taux marginal d’IS de 25,8% à 36,1% (contre 24,2% pour le taux moyen dans l’OCDE).

Sans surprise, la France se classe au dernier rang de l’indice de la compétitivité fiscale de la Tax Foundation.

C’est à mettre en comparaison d’un taux de 9% en Hongrie et de 12,5% en Irlande, pays pauvre devenu prospère en quelques décennies pour avoir eu l’intelligence d’attirer ainsi par son attractivité fiscale les sièges européens des grandes multinationales.

La France est également lanterne rouge non seulement pour ses taux de taxation prohibitifs mais aussi pour sa complexité fiscale : multiples taux, exemptions, surtaxes, qui font ressembler le fromage fiscal à une sorte d’empilement multicouches de gruyère. De quoi faire s’arracher les cheveux au commun des mortels et le bonheur des avocats fiscalistes.

A noter que seuls quatre pays dans l’OCDE appliquent des surtaxes, c’est-à-dire une taxe sur une taxe, et que seuls trois pays, la Belgique, la France et l’Italie imposent des impôts sur la fortune pour certains actifs (quatre pays, la Colombie, la Norvège, l’Espagne et la Suisse, prélèvent des impôts sur la fortune nette).

Une maladie qui se veut le remède

Comme nous l’expliquions dans un précédent article, les politiciens idéologues et les technocrates qui dirigent la France depuis 50 ans ont cru qu’il serait bon de distribuer les acquis sociaux et de décréter la fin du travail : cinquième semaine de congés payés, retraite à 60 ans, semaine de 35 heures, RTT, chômage structurel, absentéisme de masse, gratuité des services publics, etc. C’est le miracle du social-clientélisme qui permet de se faire réélire à bon compte en différant la facture aux prochaines générations : faire croire que l’on peut vivre indéfiniment à crédit sans en payer un jour le prix.

Ce faisant, ils ont plongé la France dans un social-étatisme fatal dans lequel la moitié des revenus sont captés par l’État – cette « grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tous » (Bastiat) – pour y être redistribués au nom d’une logique égalitariste des conditions sociales qui décourage et démotive et n’a d’autre nom que le socialisme, « cette maladie se prenant pour un remède », selon l’excellente formule de l’entrepreneur et essayiste Mathieu Laine(1).

L’Argentine, l’avenir de la France ?

Le modèle social français s’illustre désormais par une triste série de records désormais célèbres : championne du monde pour les dépenses publiques et pour les dépenses sociales, numéro mondial des prélèvements obligatoires, numéro trois de l’endettement public en Europe, plus faible nombre d’heures travaillées de l’OCDE, taux de pauvreté record, etc. 

Le poids de la sphère publique contribue à un effet d’éviction du secteur privé et cela pèse sur le taux de croissance à long terme. D’autres pays ont fait le choix de l’activité, de l’attractivité, et in fine de la prospérité.

L’Argentine serait-elle l’avenir de la France, comme le proclame depuis longtemps l’économiste Jean-Pierre Petit ? Le cas est éclairant. En 1920 et jusqu’en 1950, l’Argentine était l’un des pays les plus riches du monde, au 12e rang mondial de la richesse créée (PIB) par habitant (en parité de pouvoir d’achat). Après des années de populisme de gauche ayant pour credo la justice sociale (le péronisme justicialiste), elle a glissé aujourd’hui au 70rang. La France, elle, était 13e en 1980 (devant les États-Unis), 11e en 1990, 19e en 2005 et se retrouve aujourd’hui… 24e.

Qu’il est triste de voir ainsi la France suivre la pente argentine.

Sommes-nous à un point de non-retour ? 

Pas certain quand on voit la révolution libérale argentine, on peut garder un mince espoir. Là-bas, Milei a rétabli en moins de deux ans l’équilibre budgétaire, baissé la dépense publique de 30%, supprimé les ministères inutiles et renvoyé 60.000 fonctionnaires en coupant les vivres à tous ceux qui vivaient au crochet de l’État. Résultat : son parti vient d’être plébiscité aux élections législatives de mi-mandat. Le peuple lui a renouvelé sa confiance en dépit de la dureté de la transition.

On laissera le mot de la fin à Mathieu Laine (encore lui !)(2) : 

Les peuples deviennent libéraux quand ils ont touché le fond de la piscine keynésienne. Demain, la France ? 

(1) « En 2027, les libéraux et les conservateurs devront s’unir contre le socialisme de tous les partis »Le Figaro, 12 août 2025.

(2) Post sur X, 27 octobre 2025, saluant la victoire du parti de Milei aux élections législatives.

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